Accidents du travail : les apprentis en première ligne

« ... le 30 avril, à Saint Martin du Var dans les Alpes-Maritimes, Lorenzo, un apprenti de 15 ans, meurt percuté par un engin de chantier. Le 18 mai, à Semur-en-Brionnais, en Saône-et-Loire, Lucas, 17 ans, meurt écrasé par une poutre dans son usine... » [sources :« francebleu.fr » et « charentelibre.fr »]

Un risque deux fois supérieur pour les jeunes salariés

Les apprentis et les jeunes salariés sont nettement plus exposés aux accidents du travail que le reste des salariés. Selon l’INRS, 10 % des moins de 25 ans sont victimes d’un accident chaque année, contre 4 % pour l’ensemble des travailleurs. Dans certaines régions, le taux d’accidents par million d’heures travaillées atteint près de 34% pour les 15–29 ans, contre environ 21% pour les plus de 30 ans.

Pourquoi les apprentis sont ils particulièrement touchés ?

Le manque d’expérience, l’absence de formation sécurité et l’affectation à des postes potentiellement dangereux expliquent en grande partie cette surexposition. Les mineurs sont théoriquement protégés par des interdictions d’affectation à certains travaux, mais des dérogations sont régulièrement accordées, fragilisant leur sécurité.

En 2021, hors agriculture, on recense 15 966 accidents les concernant :

• 12 094 accidents du travail (AT)
• 3 872 accidents de trajet (ATT)

Ces accidents ont entraîné plus de 550 journées d’arrêt de travail chez les seuls apprentis, preuve de leur gravité.

Les jeunes toujours plus exposés en 2025

D’après les analyses publiées en 2024–2025 (Cgt, INRS, Assurance Maladie), le risque d’accident du travail chez les moins de 25 ans n'a pas diminué, il est 2 à 2,5 fois plus élevé que pour les autres salariés.

Pourtant, les études montrent qu’une formation initiale à la santé et sécurité au travail peut réduire de moitié le risque d'accident chez les moins de 25 ans.

La prévention doit devenir une priorité : accueil renforcé, formation systématique, tutorat réel et stricte application du droit protecteur. Les jeunes ne doivent pas être une main-d’œuvre sous-formée et surexposée, mais des professionnels en devenir qu’il faut accompagner et protéger.