Quand l'armée offre une autre voie d'accès à la formation professionnelle
Le Régiment du Service Militaire Adapté (RSMA) est une institution dans les territoires d'Outre-mer. Peu de gens en métropole connaissent le Service Militaire Adapté
(SMA) qui existe pourtant depuis 1961 et qui se donne pour mission de faciliter l'insertion dans la vie active de jeunes volontaires résidant dans les départements et collectivités d'Outre-mer.
Une autre forme d'alternance réservée à ces jeunes ultra-marins qui acceptent d'endosser l'uniforme et les contraintes militaires en échange d'une formation, d'un permis et à la fin, d'un vrai boulot !
Danny Micholet est martiniquais, il a choisi d'entrer au RSMA pour obtenir un diplôme de mécanicien et passer son permis poids-lourd. Ce n'est pas un apprenti, il est militaire et n'a pas signé de contrat d'apprentissage mais un engagement comme volontaire stagiaire. Néanmoins son parcours passera aussi par l'apprentissage. Après l'instruction militaire et la pratique en atelier, il entrera au CFA pour terminer sa formation et passer son diplôme.
Yémaëlle Hommand est entrée au RSMA il y a plus d'un an, avec le statut de volontaire technicienne; un engagement durable pour obtenir une qualification utile à son orientation dans le civil, où même, qui sait, dans l'armée de l'air !
« Remarquable »
C'est l'appréciation de la Cour des comptes dans un rapport (publié il y a trois ans) à propos de l’efficacité du Service Militaire Adapté dans sa mission d’insertion des jeunes ultra-marins en difficulté.
Le taux d’insertion de ces jeunes à la sortie du dispositif avoisine 80 %. Une performance remarquable, compte tenu de leur situation critique avant leur entrée au SMA. Beaucoup d'entre eux y voient une dernière chance de s'insérer au mieux dans la vie active. La recette : un cadre et une discipline militaire pour acquérir les règles du vivre ensemble et une offre de formation qui répond étroitement aux besoins économiques locaux.
« Des coûts à maitriser »
6 000 jeunes ultramarins sont accueillis chaque année au sein des huit formations du SMA, avec près de trois jeunes sur quatre durablement insérés à l’issue du parcours de formation.
Il est vrai cependant qu'on peut considérer équitable de payer plus pour former des jeunes qui ne partent pas gagnants, en but à des difficultés que ne rencontrent jamais les étudiants plus chanceux. Ce que les conseillers de la Cour des Comptes envisagent peut-être sans le dire, car leur rapport sur le SMA est élogieux et la critique à l'égard de la « maîtrise des coûts », peu sévère :)
Prudents et économes comme il est normal pour des « sages », la Cour des comptes n'a sans doute pas oser suggérer, au moment où le gouvernement réduit tous les budgets, d'étendre cette réussite ... vers la métropole !