Les cordées de la réussite visent à favoriser l’accès à l’enseignement supérieur de jeunes quel que soit leur milieu socio-culturel, en leur donnant les clés pour s’engager avec succès dans les filières d’excellence.
Ambition, motivation, innovation : moteurs de la pédagogie et d’une cordée réussie !
Depuis leur création, les Cordées de la Réussite cherchent à promouvoir l’ambition des jeunes collégiens, lycéens issus de zones/réseaux d’éducation prioritaire. L’objectif étant d’avoir un réel impact sur l’avenir, l’orientation de ces jeunes, les équipes des cordées de la réussite, adoptent une posture de recherche, évaluant les actions, les dispositifs afin de les faire évoluer.
Le travail sur la motivation, l’ambition se doit ainsi de toujours être ancré dans la réalité du territoire sur lequel agit la cordée ! Mais l’esprit « gagnant-gagnant » des cordées implique que l’on ne se limite pas à motiver et donner de l’ambition aux lycéens et collégiens. Les étudiants, les tuteurs à qui nous devons la réussite des actions qui sont menées, doivent aussi bénéficier de leur travail.
Mais il y a d’autres approches pour motiver, pour travailler l’ambition de ces étudiants ! L’organisation d’évènements, comme la journée nationale des cordées de la réussite (voir la vidéo de la Journée Nationale 2017 à l’UPEC), est un excellent outil pour impliquer les étudiants et leur faire travailler certaines compétences transversales.
Les interactions avec des programmes d’autres écoles/universités prestigieuses sont aussi de bons vecteurs d’engagement. Ainsi, récemment, à l’UPEC, après trois semaines de travail intense, des étudiants de la faculté des sciences et technologie impliqués dans la cordée de la réussite « Banlieue-Est, cap vers les sciences »ont pu débattre, discuter pendant 1h30 avec leurs homologues du programme Continuing Umbrella of Research Experiences (CURE) du Dana Farber Cancer Center de l’université de Harvard, première université du récent classement de Shanghai.
Une cordée de l’UPEC et le programme Cure de Harvard…
une association plus qu’étrange pour certains !
Pourtant, ces deux dispositifs ont pour objectif de promouvoir les sciences et les métiers de la recherche scientifique. Plus précisément, le programme CURE est soutenu par le NIH (National Cancer Institute) et cible la recherche sur le cancer, tandis que la cordée « Banlieue-Est, cap vers les sciences » se veut plus générale, avec tout de même un axe fort autour de la santé et de l’environnent qui est présent dans les laboratoires de la faculté des sciences et technologie et de l’UPEC.
Renforcer l’ambition, promouvoir l’ouverture sociale et mettre en avant les minorités est le second point commun entre la Cordée et le programme CURE, qui s’attachent tous les deux à maximiser la réussite de ses jeunes à travers la science.
Le prestige de Harvard fait rêver !
Alors, pourquoi ne pas en profiter pour pousser à l’extrême notre travail sur l’ambition en proposant à nos étudiants, acteurs de la cordée de la réussite, d’interagir avec les étudiants du CURE de Harvard ?
Le continuum Bac-3/+3 ne s’arrête pas avec l’obtention du baccalauréat, ni avec la réussite en 1re année de « fac » ! Le travail sur l’ambition, la motivation, le projet professionnel de l’étudiant doit être pérennisé tout au long de la Licence. Ainsi, 18 étudiants de 2e année de Licence ont confronté leurs analyses de deux articles scientifiques à celles des 35 étudiants du programme CURE au cours d’une visio-conférence animée et enthousiaste.
Analyse des étudiants
Permettre à des étudiants de deux universités de part et d’autre de l’Atlantique d’échanger sur deux articles scientifiques et débattre sur leurs contenus est au premier abord un pari audacieux, et ressemble même à une « folie » lorsque l’université américaine est Harvard alors que nous sommes de l’UPEC ! Nous voilà au cœur du travail sur l’ambition !
Attentes et appréhensions
Naturellement, aborder un projet de cette envergure a suscité chez nous des craintes et des « expectations ». L’idée du ridicule et de l’humiliation face à des étudiants de la première université du classement de Shanghai, nous a accompagné tout au long de la préparation : la langue anglaise n’étant pas la langue maternelle pour tous les membres de notre groupe (nonobstant le bon niveau que nous avions) et la peur du niveau scientifique de nos collègues de Harvard, supposément bien supérieur au nôtre, nous donnait un sentiment d’infériorité.
D’autant que pour l’étude des articles lors de la visio-conférence, nous nous ne saurions pas quelles questions nos collègues américains nous poseraient. Une liste de questions nous traversait l’esprit : « Quel genre de questions vont-ils préparer ? Vont-ils plutôt se concentrer sur des aspects scientifiques ? Ou bien au contraire, mettront-ils la lumière sur des points plus généraux des articles ? »…
Nous voulions nous montrer à la hauteur de ce que l’on attendait en nous proposant d’être les acteurs d’un tel projet par le biais duquel, nous représentions l’esprit de la cordée et l’UPEC.
Prise de conscience et développement de compétences
Résultat d’un travail sérieux et important, la conférence avec nos collègues d’outre-Atlantique fut une belle réussite. Rassurés, nous nous sommes questionnés sur les apports d’un tel évènement. Nous avons travaillé des compétences telles que le travail en groupe, notamment en utilisant les points forts de chacun visant à augmenter la cohésion et l’efficacité du groupe.
Nous avons exploité le travail en autonomie, approfondi et raffiné l’étude d’articles scientifiques, développé un esprit critique cohérent (essentiel pour une carrière en sciences), consolidé nos compétences en anglais, en gestion de projet, créé des liens avec de « futurs » collègues de la communauté scientifique…
Autant de compétences acquises qui nous seront plus qu’utiles à l’avenir, et preuves indiscutables de la pertinence de cette approche pédagogique par projet. Le numérique, la technologie ont rendu cette visio-conférence possible entre nous et les étudiants du CURE, mais ils ont aussi permis de partager notre travail plus rapidement au travers de système de partage de fichiers « drive », de visio, ou encore l’une d’entre nous de participer au travers d’un robot de téléprésence à la conférence finale.
Analyse des enseignants
Ambition, engagement : l’étudiant acteur de sa formation
La préparation et la réalisation d’un journal club en direct avec des étudiants étrangers est clairement un facteur de motivation, de par la pratique de l’anglais ainsi que par la confrontation de son niveau scientifique envers des étudiants internationaux. L’origine universitaire des étudiants américains ne fait que rajouter de l’intérêt à cette analyse d’articles scientifiques qui n’est généralement proposée qu’aux étudiants de Master ou de Licence 3.
Cet échange transatlantique s’est concrétisé fin juin, après la fin des examens, tantôt en distanciel, tantôt en présentiel, et pour beaucoup après la journée de “job d’été”, ne faisant plus de doute sur l’investissement et la motivation engendrés par ce projet. Quant à l’impact sur l’ambition de nos étudiants, il est indéniable mais difficilement mesurable quelques semaines après l’évènement.
Approche par projet et développement des compétences
Outre la maîtrise de l’anglais pour les Français, il nous a paru important que les étudiants s’imprègnent des données présentées dans ces articles au travers d’une approche de pédagogie par projet développant l’autonomie. D’un point de vue disciplinaire, nos 18 étudiants ont travaillé l’anglais scientifique, le vocabulaire lié à la thématique du cancer… mais ont aussi analysé la démarche expérimentale mise en œuvre dans l’article, discuté les conclusions présentées. Ils se sont ainsi placés dans la posture du chercheur analysant les résultats et les pratiques expérimentales de leurs camarades !
Au-delà des compétences disciplinaires, c’est aussi de nombreuses compétences transversales ou « soft skills » qui ont été développées au cours de cette préparation. Après avoir lu les deux articles, en utilisant des procédures présentées en début d’année, ils se sont répartis de manière autonome les tâches, les analyses des différents paragraphes. Un travail d’explications entre pairs, de confrontation d’interprétations, d’idées a ainsi été mené.
L’enseignant en posture d’accompagnateur ne pouvait que constater l’émulation, la solidarité, la motivation qui résultaient de l’approche de la prochaine discussion avec leurs collègues du programme CURE. L’organisation en petits groupes que les étudiants avaient mise en place, avec un « référent » qui organisait, répartissait, communiquait leurs avancés, interrogations était une occasion supplémentaire d’observer le développement de compétences de travail en groupe, de gestion de projet.
Un vecteur d’ambition…
Ce journal club scientifique par visio-conférence, utilisant une pédagogie par projet mettant en lien des étudiants français avec ceux d’une très prestigieuse université à l’étranger, est sans aucun doute le moyen de rendre nos étudiants acteurs de leur formation, d’augmenter leur ambition et de développer de nombreuses compétences qui sont primordiales pour leur avenir.
Dans le contexte de l’ouverture sociale, de l’égalité des chances dans lequel nous travaillons, cet évènement UPEC-Harvard a été un facteur d’engagement, un vecteur d’ambition d’une grande portée pour le projet professionnel de nos jeunes étudiants à Créteil ou à Boston. L’avenir nous le confirmera certainement ! Quant à l’année scolaire qui commence, elle sera l’occasion de renouveler et pérenniser ces rendez-vous transatlantiques Cordée-CURE en y impliquant aussi des lycéens issus de nos territoires cibles.
Cet article a été écrit en collaboration avec Elisa Da Silva, Emilie Falchero, Espérance Koka Bokaa, Flavio Miguel Duarte Pereira, Marie-Christine El Kik, Imane Bellaha, Sandra Jaudou, Solène Tsiouazololo, Sobika Sugunasabesan, Stephen Babin, Barbara Fleurantus, Oplélie Marion, Neïla Zehani, Maraitou Drame, Sahra Brault, Maxence Marceline, Gabrielle Fritz, Axel chameaux, étudiants de Licence 2 qui ont participé au projet de Journal Club Scientifique entre la cordée de la réussite Banlieue-Est, cap vers les sciences de la faculté des sciences et technologie de l’UPEC et le programme CURE du Dana Farber Cancer Center de l’université de Harvard.
Bonjour,
Je me permet de venir vers vous car mon employeur me paie "que" 1400, alors que j'ai 28 ans, et que si mes recherche sont bonne il devrait m ..