ERASMUS: au ras des pâquerettes

Le député Jean Arthuis nommé par la ministre du Travail pour faire décoller la mobilité des apprentis en Europe
« Avec Erasmus +, la mobilité européenne des apprentis est largement encouragée pour favoriser l’acquisition de compétences et l’insertion professionnelle.» annonce avec optimisme le site Génération Erasmus +.

Grâce à une hausse de 40% de son budget européen, le programme Erasmus + vise d'ici 2020 à financer la mobilité de 650.000 apprentis et jeunes européens en formation professionnelle.

Ce dispositif existe depuis trente ans. En trente ans, 25 000 apprentis seulement ont pu en profiter, contre 615 000 étudiants des grandes écoles et des universités européennes ! Pour eux le programme ERASMUS est une réussite, encouragée par une dotation de 2 milliards d’euros par an du budget européen.

« Il est donc équitable, impératif, de mettre à la disposition des jeunes ayant choisi des filières techniques les mêmes moyens! »

proclame Jean Arthuis, ancien ministre des finances, nommé récemment représentant spécial pour l’apprentissage par la ministre du Travail. Avant d'ajouter : « On compte 6800 apprentis partis à l'étranger cette année, pour des séjours qui ressemblent plus à du tourisme professionnel ! »


L'homme de la situation ?

Député du parlement européen, Jean Arthuis plaide depuis longtemps pour une convergence des législations du travail, un Apprentissage européen, une citoyenneté européenne.

Sa mission : « identifier les freins à la mobilité au niveau national et européen », et « formuler des propositions d’action pour favoriser la mobilité des apprentis », avec un objectif : porter le nombre d’apprentis à 15 000 d’ici 2022, soit doubler leur nombre actuel.

Energie gachée

Les obstacles sont nombreux à franchir avant d'y parvenir : « bureaucratie, idéologies, conservatismes, frilosité, repli sur soi.» constate le député qui, sur sa page dédiée à l'assemblée Européenne, déplore encore : « Le chemin est semé d’embûches et tous ceux qui s’y engagent, faisant preuve de volonté et d’ingéniosité, s'épuisent dans une véritable galère. Que d’énergie gâchée stupidement! »

L'apprenti Mobile

« Puisque l'apprentissage est reconnu comme "la voie royale" d’accès à l’emploi, il est urgent de faire tomber toutes les barrières artificielles, de permettre le partage des bonnes pratiques et d’encourager la mobilité de tous les jeunes, sans discrimination entre étudiants, apprentis et autres stagiaires engagés dans des formations en alternance.»

A coup sûr Muriel Pénicaud, ministre du Travail, n'a pas choisi l'homme au hazard pour mener à bien ce combat. Jean Arthuis est engagé, convaincu, qui proposait déjà en 2015 : « .. un contrat d’apprentissage unique qui puisse s’appliquer dans les 28 pays européens. Cela faciliterait énormément les démarches de mobilité et garantirait à tous les mêmes droits. Avec ce contrat unique, nous pourrions poser la première pierre du droit du travail européen. »



Contrat International d'Apprentissage

Aujourd'hui, se dessine les contours plus précis d'un contrat d'apprentissage "Parcours International" qui serait convenu entre l'apprenti et l'employeur dès la signature et qui définirait une période de mobilité à l'international de 6 à 12 mois. Pendant sa période à l'étranger le statut salarié de l'apprenti deviendrait un statut étudiant Erasmus, limitant la responsabilité de l'employeur. Le CFA maintiendrait l'encadrement de la formation; Rémunéré par l'employeur sous statut apprenti et par Erasmus Pro sous statut étudiant, l'apprenti conservera ses droits.

Cette proposition portée par European Apprenticeship Ambassadors (EAA) et ses partenaires apparaît cohérente et lever de nombreux freins aux initiatives de mobilités.

Cette lutte s'inscrit bien en effet dans l'enjeu plus vaste de la réussite européenne, qui ne résistera pas à la tentation xénophobe si l'emploi continue d'être menacé et détruit pas la concurrence des législations. Le mandat d'Emmanuel Macron, un peu seul dans la campagne présidentielle à porter encore le flambeau européen, sera t'il celui de la réussite de l'apprentissage en France et en Europe? On se souvient que la création d'un Erasmus de l'apprentissage était inscrite dans le programme du président.

Mais pour l'heure, la mobilité des apprentis a bien du mal à s'exporter au delà du ... département! Alors l'Europe!

Christophe Montoriol  -  25/07/2017

Votre avis:

  • Avis (3) de : jeremie1709 (Vendredi 1 septembre 2017)

    j'ai 20 ans, j'ai trouvé un employeur en Belgique, l'école est en France; On me laisse entendre que ca va pas etre possible. Est-ce que tout est fait pour décourager les bonnes volontés ? je ne sais plus vers qui me tourner pour faire mon bac pro. Et Dieu sait si je suis motivé.

  • Avis (3) de : jeremie1709 (Vendredi 1 septembre 2017)

    j'ai 20 ans, j'ai trouvé un employeur en Belgique, l'école est en France; On me laisse entendre que ca va pas etre possible. Est-ce que tout est fait pour décourager les bonnes volontés ? je ne sais plus vers qui me tourner pour faire mon bac pro. Et Dieu sait si je suis motivé.

  • Avis (3) de : Marjo (Vendredi 6 octobre 2017)

    Quelle stupide frontière entre deux pays d'Europe qui empêche un apprenti de travailler à 3 kms de chez lui !!

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