Les apprenties célèbres: Suzy Delair
Apprentie modiste à treize ans, Suzy
Delair travaille à l'atelier dans la journée et
répète au théatre le soir.
Très vite la passion de la scène la dévore.
Elle se fait engager dans des figurations au théatre et
au cinéma, puis elle chante au music-hall avant de devenir
comédienne.
C'est grâce à Henri-Georges Clouzot, qui l'a découvre
dans une revue au théâtre des deux ânes en 1938,
que Suzy Delair parvient à se faire un nom dans le monde
du cinéma.
Clouzot crée pour elle le personnage de Mila Malou, compagne
gaffeuse du commissaire Wens dans Le dernier des six (1941) de Georges
Lacombe. Ce rôle de Parigote délurée, rouspéteuse
et gouailleuse lui va comme un gant. Le public est ravi. Clouzot,
devenu réalisateur, la rappelle pour L'assassin habite au
21 (1942) et Quai des orfèvres (1947). Elle remporte un triomphe
dans ce dernier film en interprétant le rôle d'une
chanteuse de music-hall.
Elle donne la mesure de son talent dans des oeuvres comme Gervaise
(1955) de René Clément, Rocco et ses frères
(1960) de Luchino Visconti, ou Du mouron pour les petits oiseaux
(1962) de Marcel Carné. Après ce film, les réalisateurs
ne font plus appel à cette actrice au fichu caractère.
On la revoit en 1973, quand Gérard Oury lui propose de jouer
l'épouse de Louis de Funès dans sa comédie
Les Aventures de rabbi Jacob. Elle s'illustre encore dans Oublie-moi,
mandoline (1975) de Michel Wyn avant d'abandonner le grand écran.
En 1982, n'ayant rien perdu de son franc-parler, elle explique ainsi
les raisons de cette désaffection : " On me fait trop
rarement travailler. Sans doute me fait-on payer à la fois
de ne pas appartenir à des chapelles, les aventures masculines
auxquelles j'ai parfois sacrifié ma carrière, et surtout,
mon refus de flirter quand il aurait fallu le faire. "
Elle a reçu de la Ministre Catherine Trautmann l'insigne
d'officier de l'ordre nationnal du mérite le 16 février
2000.
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