Charlie Hebdo qui luttait contre la bêtise, l'obscurantisme et l'intégrisme a été lâchement attaqué et ses journalistes assassinés, de même que les policiers qui se sont interposés.
L'émotion populaire en France mais aussi dans le monde est immense car cet attentat atteint au coeur un des principes le plus cher à la démocratie : la liberté de penser et de s'exprimer.
C'est grace à ces journalistes libres de s'exprimer que notre société se protège de toutes les formes de dictatures.
Les assassins, pitoyables pantins endoctrinés d'un mouvement sectaire, hantés par la haine, n'ont aucune conscience de l'importance de ce droit imprescriptible.
Ils ont cru effacer l'injure faîte à leur croyance par la violence, c'est dire la misère de leurs repères et l'aveuglement qui les a conduit à cette barbarie. La très grande majorité des musulmans est abasourdie et désespérée d'assister à cette dérive comme le démontre tous les témoignages au lendemain de la tuerie.
Cabu avait dessiné le prophète musulman se désolant d'être aimé par les cons, cette carricature à la une de Charlie était un des objets des nombreuses plaintes portées contre le journal.
Naturellement ce trait carricatural ne visait pas les musulmans dans leur ensemble mais seulement les fanatiques de cette religion. Il dénoncait le fanatisme, l'intégrisme intolérant, tout comme les Imam qui multiplient les déclarations à la presse aujourd'hui, mais avec la force d'un seul dessin, qui résume tout d'un trait.
On ne peut que dénoncer l'ignorance, la bêtise qui conduit à l'incompréhension violente, à l'attentat bête et méchant.
Ils ont payé de leur vie notre liberté, l'émotion de la France et du monde entier montre combien c'est ce que nous avons de plus cher.
Cet attentat est raté. Il isole encore plus ses instigateurs et renforce notre attachement aux valeurs démocratiques
Reste que les auteurs de cette ignoble bévue ont grandi dans nos quartiers, chiens errants sans conscience mais fascinés par la violence, moyen facile de la reconnaissance.
Du rap au djihad, une autre façon d'exprimer la misère sociale qui recouvre ces banlieues. Si l'éducation, la formation, l'apprentissage, sont les outils les plus efficaces de l'intégration de ces jeunes en déshérence, c'est l'envie, le goût d'apprendre qui manque cruellement. La réponse n'est pas technique ni spirituelle, mais morale.
"La conscience ne se développe et n'agit qu'avec la lumière de l'homme." nous rappelle Rousseau dans son Discours sur les inégalités.
Le philosophe des lumières recommande d'éclairer d'en bas, les rayons du ciel illuminant un peu trop. Les bonnes volontés sont nombreuses, mais il faut des moyens, une action cohérente.
Daniel Cohn-Bendit suggère que 10% des recettes publicitaires générées par le foot-ball soient prélevées au profit des associations qui agissent dans les quartiers déshérités. Une idée séduisante, provocatrice et sans fondement: aucune loi ne y les obligera et qui peut croire à la clairvoyante générosité des magnats du foot!
Il paraît assez clair cependant que c'est sur ce plan qu'il faut agir, mobiliser du personnel humain, conseillers, formateurs et en assumer le coût salarial.
Une autre suggestion: en 2013, la Cour des Comptes épinglait les indemnités perçues par les arbitres et juges sportifs, exonérées d'impôt et de charges sociales si leur montant ne dépasse pas 14,5% du plafond de la sécurité sociale (soit 5.370 euros pour 2013). Celà représente 16 millions d'euros par an qu'on pourrrait affecter plus utilement aux Centres d'Informations et d'Orientation (CIO, CIDJ), aux Associations d'aides aux familles, etc..
Charlie Hebdo sortira mercredi prochain et sera tiré à un million d'exemplaires. Le tirage habituel est de 60.000 exemplaires.
On peut manifester son soutien à Charlie Hebdo en souscrivant un abonnement. Les prix s’échelonnent de 21,60 euro